La famille Hugo dispersée dans la mort
LA FAMILLE HUGO DISPERSÉE DANS LA MORT
Quand Victor Hugo meurt en 1885, c’est l’un des hommes les plus vénérés de France et la question ne se pose pas, il doit reposer au Panthéon.
La cérémonie est grandiose :
« L’air des girondins alterne avec l’hymne de Méhul. Les plumets blancs et rouges de la Garde de Paris oscillent là-bas comme des champs de marguerites et de coquelicots » (Jules Claretie)
Le cortège de l'Arc de Triomphe au Panthéon
Dans son testament, Hugo avait précisé :
« Je donne 50.000 F aux pauvres. Je désire être porté au cimetière dans leur corbillard. Je refuse l’oraison de toutes les églises. Je demande une prière à toutes les âmes. Je crois en Dieu. »
C’est au Père Lachaise qu’il aurait souhaité, dit-on, reposer dans le caveau de sa famille (27e Division) où se trouvaient déjà :son père, Léopold († 1828), sa mère, Sophie († 1821), son frère Eugène († 1836),
Léopold, Charles et François-Victor Hugo
ses fils Charles, mort pendant la Commune en 1871 dont les communards laissèrent passer le cortège et François-Victor, mort en 1873 et trois de ses petits-fils François-Victor, Georges et Georges-Victor.
Au cimetière du Montparnasse, se trouve la tombe de l’un de ses frères, Abel Hugo († 1855).
C’est à Villequier, dans plusieurs tombes très émouvantes recouvertes de bruyère, que reposent sa femme Adèle († 1868), sa fille Adèle († 1915) au destin tragique évoqué par François Truffaut dans « Adèle H », et surtout sa fille, Léopoldine, morte noyée avec son mari Charles Vacquerie, en 1843 , la barque qui les transportait ayant fait naufrage sur la Seine.
Léopoldine et les tombes de Villequier
Cette tragédie est à l’origine de l’un des plus beaux poèmes des « Contemplations » :
« Demain, dès l’aube, à l’heure où blanchit la campagne,
Je partirai. Vois-tu je sais que tu m’attends… »
Parmi les petits-enfants, la tombe de sa petite-fille Jeanne († 1941) et de son troisième mari, Michel Negreponte, capitane de l’armée grecque, se trouve au cimetière de Passy (14e division).
Enfin, il convient de rappeler que Juliette Drouet, disparue deux ans avant Hugo, est enterrée avec sa fille, Claire Pradier († 1846), au cimetière de St Mandé.
Pierre tombale de Juliette Drouet à St Mandé
Un poème de Victor Hugo figure sur sa tombe :
« Quand je ne serai plus qu’une cendre glacée,
Quand mes yeux fatigués seront fermés au jour,
Dis-toi, si dans ton cœur ma mémoire est fixée,
Le monde a sa pensée. Moi j’avais son amour »
Sources :
- Cimetières et sépultures de Paris (Les Guides Bleus Hachette)
- Cimetière de France et d’ailleurs : « Victor Hugo et sa famille » (© Ph. Landru).
Françoise ROBERT
Catégorie : - Fiches Express-Figures du 9e
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