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Trois Dosne...

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LES TROIS MOITIÉS DE Mr. THIERS

 


«  Le père fut crédule et, très honnêtement,
La mère a marié sa fille à son amant
Et l’enfant fut vendue sans trop de résistance
Tous trois mènent en paix une grande existence »

 


Delphine de Girardin (suivre ce lien), en 1839, se gausse, ainsi que le « Tout Paris », du mariage d’Adolphe Thiers avec Élise Dosne qui avait eu lieu à Notre-Dame-de-Lorette en 1833. Le marié, 1 m 55 et 36 ans, épouse Élise Dosne : 15 ans !
 


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 J.B. Mauzaisse  -  Elise Thiers  -  1832  - © Fondation Dosne-Thiers
 


Il a déjà une belle carrière derrière lui, faite en partie par Sophie Dosne, sa belle-mère ! « Madame Dosne passait pour avoir témoigné depuis plusieurs années au jeune écrivain des bontés qui auraient dû leur interdire, à l’un et à l’autre, tout autre genre de relations »

Thiers a d’abord été journaliste et il est à 36 ans sous-secrétaire d’Etat chargé du Commerce, puis ministre de l’Intérieur l’année suivante. Député, officier de la Légion d’honneur, élu en juin 1834 à l’Académie Française (il a écrit dès 1823, deux volumes d’une « Histoire de la Révolution » qui en comptera dix), il sera par deux fois, en 1836 et 1840, président du Conseil.
 


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Arrivé d’Aix-en-Provence, il était vite “entré” dans le journalisme, “sponsorisé” par le banquier Laffitte, chez qui il a rencontré Sophie Dosne, et Talleyrand entre autres. Madame Dosne présente Thiers dans les salons de la Monarchie de Juillet qu’il a contribué à installer.

L’époux de Sophie, Alexis Dosne, homme de finances, ancien agent de change et l’un des aménageurs de la Place St-Georges, vend à Thiers un immeuble, 3, rue Neuve-St Georges, pour la somme de 100.000 francs[1] (il fallait pour faire une carrière politique avoir de l’argent, détenir au moins 1.000 francs pour être éligible et être propriétaire d’un domicile).
 


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F. Winterhalter - Madame Elise Thiers - 1850  - © Fondation Dosne-Thiers
 

Par son mariage il est riche, tous vivent ensemble, Sophie -qui mourra en 1869- préside une table  où la chère est, à l’habitude, maigre... 44 ans de vie commune avec Élise et… la belle-sœur Félicie. On voyage ensemble en Europe, on prend les eaux à Cauterets. Il déclare « Il faudra nous arranger pour ne plus nous quitter, car je vois que nous ne pouvons pas vivre les uns sans les autres » ! Certains disaient sur le Boulevard « Trois Dosne font un Thiers ».
 


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Elise Dosne-Thiers et Félicie Dosne
 


Avec l’arrivée de Louis-Napoléon Bonaparte, dont Thiers disait « …ce crétin qu’on mènera », la fortune tourne. Exil en Suisse, puis retour en France et opposition au Second Empire. Élise et Félicie le soutiennent : en 1870, elles tiennent salon à Versailles et en 1871, il est élu premier Président de la IIIe République.
 


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Adolphe Thiers premier Président de la IIIe République
 

Quand il meurt en 1877, son épouse et sa belle-sœur le font reconnaître comme « Grand Homme ». Élise meurt en 1880 ; Félicie, qui vivra jusqu’en 1906, agit pour la mémoire de Thiers. Elle crée la Fondation, lègue l’hôtel particulier de la place St Georges[2] à l’Institut de France et y fait installer la bibliothèque Thiers. 
 


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[1] 1 franc de 1850 représentait approximativement 3 à 4 €
[2] L'hôtel particulier, détruit pendant la Commune en 1871, fut reconstruit entre 1873 et 1875.
 


Françoise ROBERT
 

Sources :
“Les couples illustres de l’histoire de France”  de Laurent Theis - © Editions Perrin

 


Date de création : 07/06/2019 • 09:00
Catégorie : - Fiches Express-Figures du 9e
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