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Juliette Adam

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Juliette Adam par Nadar
 



JULIETTE ADAM (1836-1936)
 


C’est l’une des « Salonnières » qui comptaient à la fin du XIXe siècle. Très politisée, “républicaine” et grande amie de Gambetta qui fréquenta son salon jusqu’à la « brouille » de 1878 : elle lui reprochera son rapprochement avec l’Allemagne.

Les Goncourt disent en 1877 : « Dans ce moment, la femme bourgeoise a des appétits de Gambetta - elle veut le montrer échoué sur un divan de soie, à ses invités – le gros homme politique devient, en ce moment, la bête curieuse que se disputent les salons. »
 

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Léon Florentin Bonnat  -  Portrait de Gambetta  -  © Château de Versailles.
 


C’est Marie d’Agoult qui la “lance” avant qu’elles ne se brouillent. Née à Verberie (Oise) le 4 octobre 1836, Juliette Lamber épouse Edmond Adam, avocat et secrétaire général du Comptoir d’Escompte de Paris, en 1868 et ils s’installent 23, Boulevard Poissonnière.

Elle était alors veuve d’un premier mariage et Marie d’Agoult lui dit perfidement : « le malheur d’être veuve, c’est qu’on a l’envie stupide de se remarier… une femme qui pense doit rester libre et maîtresse absolue de sa pensée ».
 


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Portrait de Marie d'Agoult - © Wochenblatt Redaktion.
 


Écrivain et polémiste, son salon s’élargit rapidement aux artistes : Gounod, Massenet et surtout Pierre Loti sont ses amis.


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         Charles Gounod                                                                         Jules Massenet                                                                      Pierre Loti
 


Afin de faire pièce à la “Revue des Deux Mondes“, elle fonde en 1879 la “Nouvelle Revue“ -organe littéraire républicain dont le siège social est rue Taibout- et en assurera la direction de la pendant vingt ans. Elle recrute des plumes prestigieuses comme Paul Bourget, Octave Mirbeau, Maupassant, Lecomte de Lisle, Erckmann-Chatrian... 
 


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Reproduction de la couverture de la « Nouvelle Revue » 1910.
 


Elle vit à l’époque 190 Boulevard Malesherbes et achète une propriété à Gif-sur-Yvette où elle vivra de 1904 à sa mort.

Ses invités lui seront fidèles ou délaisseront son salon, selon leur tendance politique, au moment de l’affaire Dreyfus, Juliette Adam étant violemment antisémite.

Julia Daudet parle d’un dîner en 1893 où Juliette Adam, qui n’avait pourtant que 57 ans, « toujours belle, portant bravement ses cheveux gris ».
 


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P.A. Renoir - Portrait de Madame Alphonse Daudet - © RMN Orsay

 

En 1904, elle contribue à créer une Académie féminine (c’est le pendant de l’Académie Goncourt) chargée d’attribuer le prix Femina. Présidée par Anne de Noailles, Juliette Adam en est membre.

Elle est aussi des dîners “Magny”  (suivre ce lien), invitée par George Sand avec laquelle elle entretient de bonnes relations.

Elle reçoit jusqu’en 1931, âgée alors de 95 ans, et meurt centenaire en 1936.
 


Françoise ROBERT
 


Sources : A. Martin-Fugier « Les Salons de la IIIe République » (Collection Pour l’Histoire - Perrin éditeur)

 


Date de création : 19/03/2020 • 14:13
Catégorie : - Fiches Express-Figures du 9e
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