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La Cité Napoléon

© Emmanuel Fouquet 2020 © 9e Histoire - 2020
 


La CitÉ NapolÉon
 


UN EXEMPLE UNIQUE D'UNE CITÉ OUVRIÈRE FERMÉE À PARIS AU XIXE SIÈCLE


 


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La Cité Napoléon intérieur verrière zénithale - © Daniel Bureau

 


Paris allait connaitre dès le début du XIXe siècle un véritable essor industriel provoqué notamment par l’exploitation de nouvelles sources d’énergie qui allaient aussi contribuer à son développement démographique durant tout ce siècle.
 


Un quartier en pleine expansion industrielle

Ainsi non loin de l’enceinte des Fermiers généraux construite à la fin du XVIIIe siècle et de l’abattoir de Montmartre (actuel site du lycée Jacques Decour - suivre ce lien), était déjà localisée au nord de notre actuel 9ème arrondissement, une Fabrique pour le gaz hydrogène qui occupait la partie allant de la rue de la Tour d’Auvergne jusqu’à l’actuelle avenue Trudaine. Louis Antoine Pauwels, avait acquis ensuite en 1819 des terrains remontant la rue du Faubourg Poissonnière jusqu’au niveau de la rue Pétrelle, dans le but d’installer des gazomètres dans ce secteur, en dépit de la violente opposition des riverains.

Le créateur du Cénacle romantique et auteur de contes fantastiques, Charles Nodier, allait d’ailleurs s’insurger contre ce projet jugé dangereux en s’adressant en 1823 aux conseillers du roi : « Vous ne compromettrez pas l’existence de tant de familles, qui ne vivent plus que dans la terreur et l’anxiété. Vous frémirez lorsque vous saurez que ce foyer incendiaire est au centre de sept pensions de jeunes demoiselles, d’un établissement de charité de trois cents jeunes filles et d’une vaste caserne » (celle de la Nouvelle France, garnison aujourd’hui d'une unité de la Garde Républicaine, rue du Faubourg Poissonnière). Il n’eut pas gain de cause et en 1824 Pauwels put alors implanter à la place de l’actuelle rue Pierre Sémard jusqu’au niveau du 97, rue du Faubourg Poissonnière trois gazomètres et un quatrième encore plus imposant entre les rues Pétrelle et Condorcet d’aujourd’hui, avec une entrée par le 141, rue du Faubourg Poissonnière. Après la faillite de Pauwels en 1828, fut alors créée ici en 1835 la Compagnie parisienne d’éclairage et de chauffage par le gaz.
 


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L’usine à gaz du quartier Rochechouart en 1839 © Paris-Bise-Art
 


Ce quartier allait ainsi se caractériser à cette époque par l’importance de son tissu ouvrier qui n’allait que croître encore avec le développement des activités industrielles ou artisanales. Les années 1840 seront placées en effet sous le signe de la pleine croissance industrielle : le nombre de machines à vapeur passe à Paris de 130 en 1830 à 1 200 en 1849 ! Par ailleurs entre 1845 et 1848, la population a bondi de 400 000 à 1 000 000 d’habitants. Mais cet apport est essentiellement ouvrier. Les conditions de vie sont dures, le choléra a sévi dans la capitale en 1832 puis en 1849, touchant particulièrement les classes laborieuses. Les ouvriers travaillent plus de 10 heures par jour et les jeunes enfants sont aussi souvent mis à contribution.


Les préoccupations sociales de Louis-Napoléon Bonaparte, nouveau prince président

Les journées de février 1848 allaient mettre fin à la Monarchie de Juillet provoquées par l’exaspération des classes populaires de plus en plus paupérisées. Élu d’abord comme député après ces événements, Louis-Napoléon Bonaparte va alors prendre le pouvoir comme unique président de l’éphémère Deuxième République à l’issue de la première élection au suffrage universel organisée en décembre 1848. Durant son exil à Londres, il s’intéresse en effet aux questions sociales et lors de sa captivité au fort de Ham  de 1840 à 1846, partagée avec le général  Charles Tristan de Montholon (suivre ce lien), il rédige un petit opuscule d'une trentaine de pages intitulé De l'Extinction du paupérisme, publié en 1844. Il y résume ses idées héritées en partie de Saint-Simon et où il évoque le développement d’une classe ouvrière dans le contexte de la  révolution industrielle  et de la croissance économique telle qu’il l’a observé également durant son exil en Angleterre. Il croit affirmer à ce moment-là, sans doute d’une manière un peu démagogique et opportuniste, qu’« on ne peut gouverner qu'avec les masses », précepte que le futur empereur allait ensuite vite abandonner

Influencé sans doute par les thèses de Charles Fourier et son concept de Phalanstère, il prônait en réalité dans cet ouvrage plutôt la création de colonies agricoles pour diminuer le poids des populations pauvres qui quittaient le monde rural pour la ville. Mais Louis-Napoléon Bonaparte voulait aussi mettre en application ses théories humanistes et il va donc reprendre une partie du programme proposé par le Parlement du Travail, mis en place dès mars 1848.
 


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Plan du Phalanstère de Fourier © BNF

A. Grande place de parade au centre du Phalanstère. B. Jardin d'hiver, planté d'arbres verts, environné de serres chaudes, etc. C. D. Cours intérieures de service, avec arbres, jets d'eau, bassins, etc. E. Grande entrée, grand escalier, tour d'ordre, etc. F. Théâtre. G. Église. H. I. Grands ateliers, magasins, greniers, hangars, etc. J. Étables, écuries et bâtiments ruraux. K. Basse-cour.
 

Ce programme prévoyait en effet de construire à Paris, dans chaque quartier, « un familistère assez considérable pour loger environ quatre cents familles d'ouvriers, dont chacune aurait son appartement séparé et auxquelles le système de la consommation aurait assuré sur une grande échelle, en matière de nourriture, de loyer, de chauffage, d'éclairage, le bénéfice des économies qui résultent de l'association »
 


Le modèle social de la Cité Rochechouart

Tout en envoyant en 1849 une mission d’étude en Angleterre, pays pionnier en matière de création de cités ouvrières, et après avoir créé une Société des Cités ouvrières de Paris, au capital de 6 millions de francs dans laquelle il fait lui-même un don important d’argent, le prince-président met alors en chantier la même année une cité ouvrière au niveau du 58, rue Rochechouart, à l’angle de la rue Pétrelle, qui devait dans son esprit servir de modèle pour d’autres.
 

Sa particularité est qu'elle n'était pas destinée à abriter le personnel d'une seule entreprise  comme cela sera le cas en France pour d’autres expériences de type paternaliste, comme celle de la cité pavillonnaire créée à Noisiel en Seine-et-Marne, dans les années 1860 par la famille Menier, pour les familles des ouvriers travaillant à la fabrication du célèbre chocolat.
 


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Le familistère-musée Godin à Guise. © Ville de Guise
 

L’exemple le plus fameux en sera en 1858 l’imposant et ambitieux Familistère de Guise dans l’Aisne, conçu par Godin, créateur d’une florissante entreprise de poêles de fonte et qui a voulu mettre en pratique les théories qualifiées d’utopistes de Charles Fourier.

Il s’agissait alors pour lui d’accueillir ses ouvriers dans une sorte de communauté ayant sa vie propre à travers un ensemble de bâtiments distincts permettant une vie sociale autonome : avec l’immeuble de logements de son Palais social accueillant patron et ouvriers d’abord, complété par une crèche, une école, une buanderie et même un théâtre ! En cela on est assez loin du concept mis en œuvre auparavant par Claude Nicolas Ledoux en 1774 à la Saline royale d’Arc-et-Senans dans le Doubs, qui privilégiait dans le cadre d’un immense terrain en demi-cercle, le regroupement des bâtiments administratifs et de production au détriment de ceux d’habitation des ouvriers.

Louis-Napoléon Bonaparte n’a pas eu, en créant la Cité Napoléon, pareille ambition. Il s’agissait plus simplement pour lui d’héberger d’abord une population ouvrière travaillant dans le quartier. Son souhait était de fournir des logements « sains et aérés » à environ 250 locataires et d’exercer ainsi sur la classe laborieuse « une heureuse influence au double point de vue moral et matériel ». Il est d’ailleurs probable qu’avant le souci assez philanthropique qui l’animait alors, ce sont des considérations plus pragmatiques qui allaient guider son action et qu’il voulait tester dans ce projet : cantonner une catégorie de personnes pouvant s’avérer dangereuses en cas d’insurrection, dans un lieu fermé et donc contrôlable.

Ce sont les ouvriers travaillant dans l’usine à gaz située près de la rue Pétrelle (sur le site de l’actuel siège social de GRDF ouvrant désormais dans la rue Condorcet d’aujourd’hui) qui ont d’abord constitué principalement sa population. Puis viendront aussi une partie de ceux de l’usine de chaussures établie en 1854 au 54, rue Rochechouart, créée par Alexis Godillot (suivre ce lien) qui allait faire fortune en concevant des chaussures montantes fournissant l’armée française ! Celui-ci habitait d’ailleurs à cette époque une élégante demeure néo-classique acquise en 1855, au 56 de la rue, et toujours en place. L’incendie qui ravagea la manufacture en 1895 faillit d’ailleurs détruire tout le quartier.
 
   


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Vues actuelles de la Cité Napoléon côté rue de Rochechouart et côté cour.  -  © Mossot.
 


La Cité Napoléon, une structure originale dans Paris

À l’architecte Marie-Gabriel Veugny est confiée en 1849 la tâche délicate de concevoir la Cité en appliquant les principes érigés par Louis-Napoléon Bonaparte. Elle s’organise autour d’une vaste cour pavée, aujourd’hui tranquille jardin arboré avec fontaine et bassin en son milieu (qui ne fonctionnent plus) dans lequel on entre après avoir emprunté l’unique portail monumental qui ferme l’ensemble de la Cité constituée de quatre immeubles.


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Portail entrée de la Cour St Hilaire  - © E. Fouquet.
 

Avant de décrire plus en détail cette « cité modèle », on peut cependant rappeler que non loin, au 3, rue de l’agent Bailly, avait déjà été édifiée vers la fin de la Restauration une cité artisanale fermée aussi par un seul portail : la Cour Saint-Hilaire. (suivre ce lien)
 


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Vue de la Cour St Hilaire  -  © Daniel Bureau.
 


Le bâtiment sur rue de la Cité Napoléon est le plus spectaculaire. Ses deux sobres façades, sur rue et cour, rythmées par des pilastres en leur milieu, ne laissent pas en effet deviner comment sont distribués à l’intérieur ses quatre étages grâce à son ingénieux système de coursives et de passerelles desservies par des escaliers ouverts de chaque côté assurant une ventilation efficace. C’est la verrière zénithale qui impressionne surtout par la belle lumière qu’elle apporte toujours.

De chaque côté de la travée centrale d’environ six mètres de large, sont disposés à chaque niveau les corps de logis. Le programme comprenait des logements d’une à deux pièces-cuisine, une installation à chaque étage de points d’eau et de cabinets d’aisance éclairés et ventilés par une ouverture sur la rue ou sur une petite cour intérieure.

On trouve alors dans ce bâtiment 84 logements -avec numéros placardés sur les portes d’entrée- mais cependant de petite taille. Les services proposés à l’époque constituaient une véritable touche de modernité : toilettes aux extrémités des paliers, lavoir et séchoir au rez-de-chaussée et un pavillon pour prendre des bains. Une salle d’asile pour enfants (une crèche) était même proposée aux mères allant travailler ainsi que la visite gratuite d’un médecin.
 


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Cité Napolèon coursives  -  © Daniel Bureau
 


Les deux autres bâtiments sur cour qui se font face sont construits sur un plan plus traditionnel, se limitent simplement à trois étages, et proposent chacun 30 appartements.

Surtout ici, on n’éprouve pas l’impression d’espace qui règne dans les parties communes du bâtiment sur rue. Les proportions plus réduites des escaliers et des travées centrales, ainsi que la moins grande lumière distribuée, rendent en effet moins attrayants ces appartements. Le quatrième bâtiment, légèrement décalé en fond de cour, est bâti également sur le même plan mais avec ses quatre étages, il dispose, lui, de 54 appartements.

L’ensemble de la Cité Napoléon pouvait donc proposer près de 200 logements avec des loyers inférieurs à ceux du quartier et surtout « fixes », c’est à dire identiques au même type d’appartements et non susceptibles de fluctuations d’une semaine à l’autre. Les loyers allaient ainsi de 100 F pour une pièce sans feu (sans cheminée), 150 F pour une pièce à feu, 150 à 200 F pour les logements composés « d’une chambre avec cuisine et petite entrée » et jusqu’à 300 F pour les plus grands.
 


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La Cité Napoléon lors de son inauguration en 1851- © Musée Carnavalet 
 


Une expérience sans lendemain

L’ensemble est inauguré en grande pompe en novembre 1851, soit quelques jours avant le coup d’état qui allait sacrer Louis-Napoléon empereur. Mais très rapidement les règles strictes d’accès à la Cité avec  fermeture de la porte d’entrée à 22 h, comme les règles de bonne conduite contrôlées chaque jour par un inspecteur en bonne mœurs, donnent donc le sentiment aux résidents d’être surveillés en permanence, aboutissant à l’échec de l’expérience. L’agencement même de ces petits appartements serrés les uns contre les autres le long des galeries, créant de fait une grande promiscuité, ne garantissait sans doute pas non plus un respect suffisant de la vie privée.

Lors des élections de 1857 qui seront un plébiscite pour Napoléon III, le gouvernement avait pourtant exercé une forte pression sur les habitants en faisant placarder des affiches dans la Cité Napoléon les invitant, lors du vote, à « prouver leur reconnaissance à l’empereur ». La Cité allait en réalité connaître tout le long du Second Empire une désaffection progressive. En 1867, au moment de l’Exposition universelle au Champ de Mars présentant des prototypes de maisons ouvrières, l'ingénieur Charles Détain écrit d’ailleurs dans Un mot sur la question des habitations ouvrières à Paris, en parlant de la Cité Napoléon : « Cet ensemble est satisfaisant au point de vue de la propreté générale et de la salubrité, mais son aspect rappelle trop la caserne, l'hôpital ou le cloître. » et plus loin il pointe encore cet inconvénient majeur pour lui : « Une seule porte par laquelle se fait la circulation d’entrée ou de sortie, diurne ou nocturne, sous l’œil d’un concierge surveillant ».


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                                    Louis René Villermé.                                                                           Reproduction de la couverture de l'opuscule Sur les Cités Ouvrières - © Gallica.
 


Des critiques à caractère plus politique allaient très vite naître aussi avec celles par exemple émises par Louis René Villermé, médecin spécialiste de la condition ouvrière, dans son opuscule paru en 1850, Les cités ouvrières , remarquant le risque de perversion des « bons ouvriers » par de « mauvais sujets » : « Ne sera-t-il pas bien à craindre, alors, et surtout à Paris, que des foyers d’émeute et de sédition ne s’y forment, et cela d’autant plus que les membres de ces réunions auront toute facilité de se voir, de s’entendre et de comploter derrière leur seuil, sans que la police puisse l’empêcher ? ».

Certains allaient même jusqu’à craindre que la multiplication de ces cités ouvrières constitue non seulement un pas vers le socialisme mais aussi un risque pour la moralité des familles …
 


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Vues de la Cité philanthropique de Lille au début du XXe siècle et en 2017.
 

Nul doute que ces craintes seront prises en compte par le futur empereur qui ne reconduira pas ailleurs l’expérience de la Cité Napoléon, sauf à Lille en 1859 avec la Cité philanthropique (non fermée, elle) construite autour de six bâtiments. De même Haussmann lors des travaux pharaoniques entrepris dans Paris, fera également tout, avec les encouragements de Napoléon III, pour limiter les risques de sédition populaire.
 

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Plan de la Cité  du compte de Madre   -    La place Sainte-Marthe centre de la cité construite par le comte de Madre et la Société de bienfaisance- © Jan-Clod – Partir à Paris.

 

Toutefois on peut citer l’audacieux programme de cités imaginé par le comte de Madre, spéculateur privé mais à ambition sociale, qui allait accueillir près de 7 000 résidents et qu’on peut rapprocher sensiblement du concept de la Cité Napoléon notamment en reprenant le principe d’un concierge interdisant l’accès la nuit. Le fondateur de la Société de bienfaisance pour l’amélioration et le bon marché des logements ouvriers, avait en effet fait construire à partir de 1861, sur des grands terrains qu’il possédait à l’est de l’hôpital Saint-Louis (10e), des ensembles de maisons à trois ou quatre étages, réparties de part et d’autre de passages privés, avec seulement quatre petits appartements par étage à orientation unique, mais uniquement alimentés par un point d’eau dans les cours. Or l’exiguïté des constructions, comme le manque de lumière et d’aération n’ont pas permis à ces ensembles de vraiment rivaliser avec la Cité Napoléon.

Charles Détain conclura d’ailleurs en 1866  : « Ainsi donc, la cité ouvrière proprement dite est maintenant un type abandonné par les spéculateurs, et voici la maison ouvrière constituée isolément comme la maison bourgeoise mais avec l’uniformité des logements et les prix des loyers pour caractéristiques », et il ajoutait : « Aujourd’hui dans Paris, les constructions nouvelles qui portent ce nom­ de cité ne sont plus que des groupes de maisons se joignant en contiguïté sur le bord de la rue comme des maisons bourgeoises ordinaires … ».

Plus tard, le logement populaire dans Paris évoluera en effet dans sa forme avec la création à la fin du XIXe siècle des HBM (sociétés immobilières d’Habitations Bon Marché), ancêtres de nos HLM, et avec même plus tard le développement de petites constructions pavillonnaires sur la périphérie parisienne.

Aujourd’hui, la Cité Napoléon qui a heureusement échappé à la pioche des démolisseurs a même été inscrite au titre des Monuments Historiques en 2003 et a bénéficié d’une rénovation complète en 2011. Les appartements qui la constituent, certes souvent considérés maintenant comme exigus, avec par exemple des studios de 15 m2, continuent à être habités par une population aux moyens financiers limités, même si ces logements ont été depuis ouverts à la propriété. Il est d’ailleurs à noter que le règlement de copropriété actuel ne permet toujours pas de relier ces petits appartements entre eux, avec pour souci en quelque sorte de conserver le principe du logement social d’origine, sorte d’hommage aux intentions généreuses qui avaient prévalues un temps au milieu du XIXe siècle.
 


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La cour intérieure de la Cité Napoléon - © E. Fouquet

 



Emmanuel FOUQUET
 


Bibliographie :

- Le logement social à Paris 1850-1930 par Marie Jeanne Dumont, Mardaga ©1991.- Les expérimentations parisiennes en matière de logement populaire collectif de 1850 à 1894 par Florence Bourillon, article paru dans la Revue du Nord ©2008.
- La naissance d’une cité ouvrière sous le Second Empire, le territoire du comte de Madre, par Claude Calvarin, Bulletin d’Histoire et Vies du 10e, Hors-série n° 3 ©2011. - Le guide du promeneur du 9e arrondissement par Maryse Goldemberg, Parigramme ©1997.

 

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Cet article a été publié dans le Bulletin XVII- 2019 de l'association 9ème Histoire.
 

© Emmanuel Fouquet 2020 © 9e Histoire - 2020


Date de création : 23/04/2020 • 09:00
Catégorie : - Articles-Architecture
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