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Le 9e et la Commune

 © 9ème Histoire - 2021


LE 9e ARRONDISSEMENT AU MOMENT DE « LA COMMUNE »
 

Mars à Mai 1871 – (21 au 28 mai : La Semaine Sanglante)

 


Même si le 9e arrondissement a été relativement « épargné » par la révolte des Communards, il reste quelques grandes turbulences bien connues ayant affecté cette partie de Paris.

A la suite de l’armistice du 28 janvier 1871, Adolphe Thiers qui est depuis février 1871 chef du pouvoir exécutif de la République, a signé, le 26, les préliminaires de paix à Versailles. Il donne l’ordre de reprendre 210 canons appartenant à la Garde Nationale qui avaient été mis en sécurité à Montmartre quand on avait appris que les Prussiens campaient dans Paris. L'évènement se déroule dans une atmosphère tendue : les Parisiens sont à bout, appauvris, affamés par le siège prussien de la ville qui a débuté en septembre 1870 et s’est poursuivi tout au long d’un terrible hiver ; c'est le tout début de la révolte. Edmond de Goncourt dit que ses amis amaigris sont contraints de resserrer la taille de leurs culottes !
 


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Ernest Desmarest  -  1867  -   © Lafosse - Pantheon de l'Illustration Française au XIXe - Pillon/Lemercier 1869
 


Alors que Thiers part pour Versailles, des élections municipales sont décidées : le maire du 9e, Ernest Desmarest, organise la résistance avec « ses amis de l’ordre ». Le 21 mars, une manifestation part de l’Opéra Garnier (toujours en chantier) jusqu’à la rue Drouot et la Bourse aux cris de «  A bas les assassins ! Vive l’ordre ! Pas de Commune ».

Le 25, un comité de conciliation animé par Arthur Ranc appelle les électeurs aux urnes. Le 9e compte à l’époque 106.221 habitants et 26.608 inscrits. Le 26 mars, Arthur Ranc est élu avec 8.950 voix. Il est favorable aux insurgés communards, mais les tensions sont telles entre les divers groupes qu’il démissionne dès le 5 avril !
 


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Arthur Ranc - © Wikipedia.
 


Après de nombreux intérims, des arrestations de communards -dont celle du Père Tanguy- Ernest Desmarest retrouve son fauteuil de maire du 9e et sera par la suite remplacé par Léon Ohnet.

C’est au cours de cette période troublée qu’en mai, sur la proposition d’Henri Rochefort, l’hôtel de Thiers est détruit.
Voici le texte de l’arrêté disposant du linge, des livres et du mobilier de la maison de la place St Georges :

«  En réponse aux larmes et aux menaces de Thiers le bombardeur, et aux lois édictées par l’Assemblée rurale, sa complice, arrête :
Art. 1 – Tout le linge de la maison Thiers sera mis à la disposition des ambulances.
Art. 2 – Les objets d’art et les livres précieux seront envoyés aux bibliothèques et aux musées nationaux.
Art. 3 – Le mobilier sera vendu aux enchères publiques, après exposition au garde-meuble.
Art. 4 – Le produit de cette vente restera uniquement affecté aux pensions et indemnités qui devront être fournies aux veuves et orphelins des victimes de la guerre infâme que nous fait l’ex-propriétaire de l’hôtel Georges. »
 


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Démolition de l'hôtel particulier de Thiers - © Charaire & Cie in " Paris sous la Commune " Editions Dittmar.
 


Dès 1873 cependant, l’hôtel de Thiers est reconstruit aux frais de la Nation, moyennant la somme de 1.053.000 F.

Au cours de la Commune et particulièrement de la « « semaine sanglante », des barricades ont été élevées dans de nombreux endroits du 9e pour freiner l'avancée des troupes des versaillais :

  • Place de l’Opéra à l’angle du boulevard des Capucines,
  • Rue Cadet,
  • Boulevard Montmartre, à l’angle Drouot,
  • Place du Havre,
  • Rue des Martyrs,
  • Boulevard des Italiens,
  • A l’angle de la Chaussée d’Antin,
  • Rue St Lazare,
  • Rue de Châteaudun,
  • Rue Notre-Dame-de-Lorette,
  • Rue de Maubeuge.

Des magasins ont même fait de la publicité, de goût douteux, sur les évènements de la Commune. Ainsi la maison « A la Malle des Indes » (24/26 passage Verdeau) indiquait dans ses messages en juin 1871  :
«  Que de deuils, que de catastrophes nous avons à déplorer dans Paris ! Les dames arborent les toilettes sombres et demi-deuil. Aujourd’hui surtout, ce sont les robes en foulard des Indes qui réunissent les conditions désirées, celle de la distinction et de la simplicité…

Le foulard des Indes a cet avantage sur le taffetas qu’il est moins frou-frou, moins tapageur et aujourd’hui, nous le répétons, il faut savoir bien s’habiller sans se parer. La Malle des Indes avec son tact de grande maison a su trouver le vrai type du costume  actuel.
Quand reviendra le temps où la paix aura ramené les fêtes et les plaisirs, La Malle des Indes saura étaler de nouveau les couleurs gaies, ou brillantes, ou fraîches dont elle a la spécialité » (Le Monde Illustré 17 juin 1871 ».
 


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Modes de Paris - Toilettes en foulard Crépeline  - 
© L'Atelier de la Gravure Ancienne.

 

Au moment où Paris s'apprête à commémorer le cent cinquantenaire de la Commune, ces quelques éléments propres au 9e ont paru intéressants à rappeler.
 


Françoise ROBERT
 

Sources :
- Alexandre Gady « La Place St Georges et son quartier » - Paris-Musées éditeur,
- Thierry Cazaux « La mairie du 9e , l’hôtel d’Augny et le Quartier Drouot » et article de Bernard Vassor «La mairie du 9e arrondissement au temps des cerises » dans ce même ouvrage – Paris-Musées éditeur,
- Jean Braire « Sur les traces des communards » éditions L’Association des Amis de la Commune,
- « Paris sous la Commune » -  éditions Dittmar.

 

                                                                                 

© 9ème Histoire - 2021
 


Date de création : 14/03/2021 • 19:00
Catégorie : - Fiches Express-Figures du 9e
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