Eugène Boudin place Vintimille
© 9ème Histoire - 2022
Inauguration de la plaque hommage à Eugène Boudin.
Le 27 juin 2022 au 11 Place Vintimille à Paris 9e
Proposition d’une flânerie dans le 9e
sur les traces d’Eugène Boudin…
Le peintre de paysages et de marines, Eugène Boudin (1824-1898), le normand d'Honfleur, fut le précurseur essentiel de l'Impressionnisme. Élève d’Eugène Isabey, peintre de marine dont l’atelier se situe avenue Frochot, ami de Baudelaire qui évoquait toute la ”beauté météorologique”, ami de Jongkind, Millet, de Corot qui l’appelait le ”Roi des ciels” et de Gustave Courbet, Eugène sera l’initiateur de Claude Monet (né en 1840 dans ce quartier rue Laffitte), à la peinture de plein-air. Seize années séparent les deux artistes.
Dés 1859, Eugène séjourne temporairement boulevard de Montmartre. Puis s’installe en 1861, au 66 rue Pigalle. C’est en février 1863 qu’on le trouve au 27 avenue Trudaine où il demeure avec son épouse Marie-Anne Guédès, originaire du Finistère et grâce à laquelle il redécouvre, (Cf. : Le pardon de St Anne la Palue 1859), le littoral breton, plus austère que sa Normandie natale.
Après quelques soucis financiers, en 1865 le couple déménage au 21 rue Fontaine. Puis en 1869, au 31 rue Saint Lazare. Enfin en 1871 après un séjour à Bruxelles, il s'établit au dernier étage du 11 place de Vintimille, face au square Berlioz. C’est en ce lieu - qui sera son atelier - qu’il réalise ses dernières toiles.
Edouard Vuillard - 1908/1910 - La place Vintimille - © Fondation Solomon R. Guggenheim
Dans ces quartiers du 9e il aura pour voisins Alphonse Allais et Erik Satie, tous originaires d’Honfleur. Il fréquente la brasserie des Martyrs, le café de la Nouvelle Athènes ainsi que l’auberge du Clou de l’avenue Trudaine où il y retrouve en ces lieux de nombreux artistes. En 1849 le Baron Taylor lui propose une mission dans le Nord pour la Fondation de Secours Mutuel aux artistes. Eugène participe à la première exposition des « Impressionnistes » dans l’atelier du photographe Nadar, 35, boulevard des Capucines, en 1874.
Il sera exposé par le galeriste/marchand d’art Durand-Ruel au 11 rue Le Peletier et rue Laffitte (1883 et 1889). 1889, le peintre est désemparé par le décès de son épouse Marie-Anne. Puvis de Chavannes, dont l’atelier est situé 11 place Pigalle, lui remet en 1892, la croix de Chevalier de la Légion d'Honneur. (Dans de nombreux tableaux du ”maître des plages”, une des singularités, se repère dans l’espace octroyée au ciel, aux nuages et à leurs lumières, sur une surface d’environ deux tiers).
Eugène Boudin inaugure une organisation à laquelle il restera fidèle toute sa vie : il passe l’hiver à Paris et, aux beaux jours, se rend sur le littoral. Le ” peintre des ciels et de la lumière”, s’éteint un 8 aout 1898 à Deauville et selon sa volonté en regardant la mer. Après une cérémonie à l’église de la Trinité, le 12 août, il sera inhumé au cimetière Saint-Vincent de Montmartre près de son épouse.
Claude Monet dira plus tard, « J’ai dit et le répète, je dois tout à Eugène Boudin ». Petit clin d’œil de l’histoire, à quelques dizaines de mètres d’ici, Claude Monet séjourne régulièrement, arrivant de Giverny par la gare Saint Lazare, au n°20 rue de Vintimille dans un logement prêté par Gustave Caillebotte.
Michel GÜET
© 9ème Histoire - 2022
Catégorie : - Echos du Terrain
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