Théodore GERICAULT
Théodore Géricault (1791-1824)
une figure de la rue des Martyrs ... et de l’hôtel d’Augny
Théodore Géricault par Horace Vernet,1822
Il y a deux cents ans est mort à 32 ans, le 26 janvier 1824, Théodore Géricault paralysé des suites d’une chute de cheval, à son atelier du 23 (actuel 19), rue des Martyrs, mais aussi rongé par une maladie vénérienne.
Ses obsèques furent célébrées en l’église Notre-Dame-de-Lorette en présence de ses amis peintres (la paroisse était alors établie en la chapelle Saint-Jean Porte-Latine, rue du Faubourg Montmartre, l’église actuelle sortant à peine de terre).
La mort de Géricault par Ary Scheffer 1824
On peut rappeler que le peintre a eu aussi un lien fort avec l’hôtel d’Augny.
En effet l’hôtel qui abrite aujourd’hui la mairie a été d’abord loué au sellier et carrossier Nicolas Duchesne après la mort en 1798 de son propriétaire le fermier général Alexandre d’Augny. L’hôtel disposait alors dans sa partie arrière, d’un très grand jardin qu’occupent aujourd’hui la salle Rossini et le passage Jouffroy. En 1806, Pierre Antoine Robillard acheta l’hôtel et ses dépendances pour y installer sa Manufacture de tabacs. Jean-Baptiste Caruel était son associé mais aussi l’oncle de Théodore Géricault venu avec sa famille à Paris dès 1796 car le père de Théodore devint trésorier de cette même Manufacture.
Inscrit à l’atelier du peintre Carle Vernet, rue des Martyrs, le jeune Théodore Géricault fut aussi mis en apprentissage en 1808 à 17 ans, à la Manufacture et profita ainsi de certaines dépendances vacantes près du manège situé à gauche dans le grand jardin pour commencer à y peindre. Sa passion pour les chevaux a sans doute débuté là également. C’est ainsi que Théodore Géricault, âgé de 21 ans, put ici trouver la place suffisante pour concevoir en 1812 et en moins de six semaines, le monumental et célèbre tableau (aujourd’hui au Louvre) Officier de chasseurs à cheval de la Garde impériale, chargeant, qui montre la parfaite maîtrise du peintre dans la représentation du mouvement. Le tableau figura ensuite au Salon et lui vaudra de recevoir la médaille d’or.
Géricault allait installer ensuite son atelier dans la cour du 23, rue des Martyrs et devenir dans ce qui allait être le 9e arrondissement, un des peintres majeurs de cette époque, avec son ami Horace Vernet, installé également rue des Martyrs et Eugène Delacroix un peu plus tard, rue Notre-Dame-de-Lorette ou encore Ary Scheffer, rue Chaptal. C’est dans cet atelier qu’il peindra en 1814 l’exact pendant, par ses grandes dimensions, de l’Officier de chasseurs à cheval : le Cuirassier blessé quittant le feu (également au Louvre), d’où se dégage en revanche un climat de défaite justifié par le contexte politique de la première abdication à laquelle va être contraint Napoléon cette année là.
Officier de chasseurs à cheval de la garde impériale chargeant par Théodore Géricault , 1812
Cuirassier blessé quittant le feu par Théodore Géricault, 1814
Texte d’Emmanuel Fouquet
Catégorie : - Articles-Artistes
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