L'entente Cordiale

L’ENTENTE CORDIALE

La France vient de commémorer ce 8 avril 2024 les 120 ans de « l’Entente Cordiale » accord signé à Londres entre l’Angleterre et la France le 8 avril 1904.

C’est Théophile Delcassé, entre autres, qui en est à l’origine.

Devenu ministre des Affaires Étrangères en juin 1898, il habite le 9^e, 11 Boulevard de Clichy.

Selon Paul Cambon, ambassadeur de France à Londres de 1898 à 1920 : « C’est un petit homme à moustaches hérissées, avec un pince-nez, des cheveux en brosse et un fort accent méridional ; il a l’air intelligent et parfait ».

Théophile Delcassé
© Bain Collection Library of Congress

Les premiers signes d’intérêt pour une entente avec la France viennent des Anglais, surtout grâce à Edouard VII.

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Francophile, il succède en 1902 à sa mère Victoria. Il est célèbre à Paris depuis qu’il a été un Prince de Galles assez débauché ! Et une chanson populaire d’honorer à sa façon le Prince :

Si nous n’aimons guère
Tes mufles d’sujets
Édouard, mon vieux frère
Toi tu nous allais
Combien il nous tarde
De te voir revenir
Car Paris te garde
Un bon souvenir.

Le Roi se méfie de son neveu Guillaume II. Jusqu’en 1901, il semblait qu’Anglais et Germains s’entendraient, mais la politique de Guillaume II fait peur : l’armement naval surtout, les Anglais voulant conserver leur suprématie sur les mers. Les déclarations, les avertissements menaçant de l’Empereur effraient !

Edouard VII et la Reine Alexandra en 1903
(Cliché James Lafayette)

C’est au cours d’un voyage officiel du Roi en France, en 1903, que les négociations ont avancé.  Au Quai d’Orsay où Delcassé donne un déjeuner, le Roi et le ministre auraient évoqué un projet de rapprochement entre la France et l’Angleterre.

Il ne reste plus aux diplomates qu’à mettre en forme un accord auquel Edouard VII a gagné les esprits. Paul Cambon entame des discussions avec Lord Lansdowne* qui aboutiront à l’accord du 8 avril 1904. Celui-ci dira que « Sans lui (le Roi), l’Entente n’aurait jamais pu voir le jour et le monde serait aujourd’hui aux pieds de l’Allemagne »

Paul Cambon et Lord Lansdowne
 

Les circonstances imposent donc au Royaume Uni ce rapprochement avec la France. Il se règle aussi des contentieux : sur la présence de la France au Maroc, de l’intérêt de la Grande Bretagne en Égypte, le partage d’influences en Afrique noire étant déjà soldé (à l’ouest zone sauvegardée de la France, à l’est du Nil présence anglaise).
Les Français ont tendance à mettre cet accord au crédit de Delcassé et de Cambon. C’est un moment crucial de l’histoire de l’Europe dont l’épilogue sera le jeu des alliances à l’été 1914.

Carte Postale Britannia et Marianne dansant.

Françoise Robert

*Lord Lansdowne : Secrétaire du Foreign Office.

Sources :
- Histoires diplomatiques de G. Araud (Le Livre de Poche)
- Edouard VII d’Antoine d’Arjuzon (Éditions Perrin)
- Wikipédia.

© Françoise Robert  © 9^ème Histoire - 2024