François Truffaut
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François TRUFFAUT (1932-1984)
Enfant du 9e, nul ne saurait, comme François Truffaut, incarner mieux l'âme du quartier Lorette-Martyrs des années 1932-1951, années où Truffaut a forgé, à travers son enfance, ce qui deviendra Les 400 Coups, début d'une des carrières les plus attachantes du cinéma français.
François est né le 6 février 1932 au 33 rue de Navarin, à l'angle de la rue Henri Monnier de parents qui se marieront quelques mois plus tard à la mairie du 9e et par lesquels il ne cessera de vouloir être reconnu si ce n'est aimé.
L'appartement était exigu et l'enfant n'avait pas le droit de jouer, sa mère ne supportant pas le bruit et son père dont il chercha toute sa vie la réalité de sa paternité, s'occupait peu de lui.
Il passa les neuf premières années de sa vie dans le quartier, en particulier chez sa grand-mère maternelle qui habitait tout prés de sa première école, rue Clauzel, et qui lui a permis de se plonger dans le bonheur de la lecture, seule distraction autorisée par sa mère, en l'emmenant tout jeune chez le libraire de la rue Laffitte qui pratiquait, à l'époque la location de livres.
Puis il fut inscrit à l'école communale de la rue Milton où il rencontra le premier grand ami de sa jeunesse Roland Lachenay, issu d'un milieu plus bourgeois de la rue de Douai.
Tôt, Truffaut manifeste une sorte de besoin de liberté pour « être en dehors des groupes ». C'est ce besoin d'évasion qui va le faire amener son ami au cinéma et leur faire découvrir les joies des salles obscures pendant les heures de classe, « mes 200 premiers films, je les ai vus en état de clandestinité. »
Il faut dire que le grand cinéma de Pigalle était tout proche et que le quartier bénéficiait de petites salles du côté de la rue Blanche, maintenant transformées en sex-shop.
C'est alors la valse des écoles, après le bas, le haut de la rue Milton , l'école du 35, puis l'école communale du Lycée Rollin devenu Jacques-Decour, avenue Trudaine, enfin Condorcet, d'où il fut renvoyé avec ce sentiment, « non pas d'enfant martyr, mais d'enfant mal aimé ou ignoré ».
Puis c'est une autre rencontre avec André Chenille, le fils du papetier de la place Toudouze et la découverte des grands films qui vont bouleverser sa vie, en particulier Les visiteurs du soir et la fréquentation de plus en plus assidue de la Cinémathèque.
Renvoyé régulièrement des écoles, François Truffaut va commencer une vie de petits boulots, toujours à proximité du 9ème, coursier rue de Richelieu, magasinier avenue de l'Opéra.
Il déménage dans des petits logements, rue des Martyrs, continue de nouer les solides amitiés comme celle qui le liera à Claude Véga, fils de la concierge du 42 de la même rue.
Ses premières amours aussi, il les vivra dans le quartier avec une jeune fille qui habitait rue Clauzel, et une autre, certes des Batignolles mais dont le père était garagiste rue Saint-Lazare.
Puis ce fut la traversée de la Seine et la grande rencontre avec André Bazin au lycée Montaigne en 1946.
II quitte quelque temps après le 9ème avec ses revues de cinéma, qu'il s'était toujours fait envoyer rue de Navarin, dans une charrette à bras, traverse le 17e pour l'avenue de Messine où se trouve le bureau de Langlois.
En 1950, Truffaut va devancer l'appel du service militaire, emportant avec lui ses premiers souvenirs du cinéma d'en face du square d'Anvers à la Gaîté Rochechouart où il avait découvert en 1939... Paradis Perdu.
Dominique PIQUEMAL
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Dernière modification : 25/02/2014 • 16:41
Catégorie : - Ecrivains & Cinéastes
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