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Société Générale

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© D. Piquemal 2010 - © 9e Histoire 2011 - 2014
LA SOCIETE GENERALE
Chère «Société Générale», ainsi pouvons-nous commencer ce témoignage à cet établissement bancaire qui nous est cher, d'abord parce qu'il gère nos modestes moyens de financement mais parce que son siège social, ou du moins ce qu'il en reste, et son agence centrale vont fêter le 26 juin 2012 les 100 ans de son inauguration au 29 boulevard Haussmann en plein cœur du Paris tout neuf de l'époque devenu notre 9e arrondissement d'aujourd'hui.
L'origine de la banque remonte au Second Empire et sa création fut autorisée par Napoléon III par un décret de mai 1864 et son nom choisi, dit-on, sous l'influence de l'impératrice Eugénie qui voulait promouvoir «le développement du commerce et de l'industrie en France »
Le siège social fut installé, à l'origine, rue de Provence à l'emplacement des actuels numéros 54-56, devenu siège du CIC, clin d’œil de l'histoire, après restauration en 1994 de la vaste cour et de ses bâtiments en face de la Cité d'Antin. Une partie de l'immeuble du 59 rue de Provence, autre témoin de l'architecture Charles X et qui concourt au U que forme la cité, abrita longtemps le département informatique de la Société Générale.
Il ne fut pas étonnant que les fondateurs de la banque, Joseph-Eugène Schneider et Paulin Talabot aient été séduits par ce nouveau quartier qui commençait d'abriter nombre de financiers et banquiers dont, entre autres, Jacques Laffite qui laissa son nom à une rue voisine. Vite à l'étroit rue de Provence, les banquiers achetèrent alors un vaste ensemble immobilier construit entre 1867 et 1871 par Charles Rohault de Fleury sur des terrains qui avaient fait l'objet de spéculations immobilières dues aux travaux d'urbanisation du baron Haussmann préfigurant la configuration du 9e arrondissement. Ce fils d'architecte fut en 1832 celui du Muséum d'Histoire Naturelle, puis entre autres, l'artisan de la Chambre des Notaires en 1857 et le rénovateur du Théâtre des Variétés. Il fut, selon Glaeser, un des premiers « à faire un emploi judicieux et pratique de la fonte et du verre » On pourra aisément souscrire à ce jugement à l'évocation du prestigieux hall de la banque.
En ces années 1870, construire dans le quartier n'est pas chose aisée compte tenu des
nappes d'eau souterraines qui feront les belles histoires imaginaires des fantômes et autres de l'Opéra, proche voisin par la rue Glück. Pourtant les dirigeants des Galeries Lafayette qui se distinguent déjà par l'ampleur de leur surface pour l'époque, auraient volontiers acquis ces immeubles pour en faire entrepôts et annexes. Les établissements Sainrapt et Brice ont composé les premiers bétons armés étanches pour résister aux fortes poussées d'eaux par infiltration. L'entreprise familiale remettra ce savoir-faire au service de la finance avec la construction de la succursale de la Banque de France à Caen en 1922. Mais c'est Jacques Hermant, architecte, Grand Prix de Rome en 1880, également spécialiste de l'utilisation du béton qui transformera les immeubles en établissement bancaire. Issu de l'école de Nancy, il réalisera à Paris la Caserne des Célestins et la salle Gaveau dans ces mêmes années 1905-1906 années de signature de l'acte d'achat de l'immeuble par « la Générale ». Les travaux n'en seront achevés qu'en 1911. L'architecte médaillé sera présent à l'inauguration en 1912. La direction générale y fut d'abord installée puis le siège social en 1915. Regroupant sept immeubles mitoyens en un seul édifice, l'architecte modifia les quatre étages supérieurs, conçut le hall central et aménagea les quatre niveaux de sous-sols en salles des coffres contenant 399 armoires soit 8134 compartiments dans 22 chambres fortes. La Société Générale est considérée comme l’œuvre la plus prestigieuse de Jacques Hermant.
Quand on peut flâner sur le trottoir des Galeries un dimanche hors des périodes de fêtes et de soldes, il faut regarder avec attention l'entrée de la banque au numéro 29 qui comporte le fronton réalisé en 1911 agrémenté de trois têtes allégoriques propres à la banque : au centre, la « Ville » entourée du « Fleuve » et de « Mercure ». L’œil averti doit privilégier le troisième étage pour les six statues sur colonnes illustrant l'activité du commerce et de l'industrie. L'ensemble des façades sur les rues présente une unité architecturale de rainures horizontales coupées de baies en plein cintre protégées par des grilles sur un soubassement en comblanchien. Les étages sont du plus pur style haussmannien. J'ai compté 42 baies sur l'ensemble des trois façades du boulevard Haussmann et des rues Glück et Halévy. Les grandes grilles des portes d'angles ou principales présentent une même unité de structure et de médaillons.
Parler du hall, c'est d'abord évoquer sa coupole, pièce maîtresse dont je ne me livrerai pas à une étude détaillée de l'architecture mais à une évocation du peintre sur verre Jacques Galland. Connu pour avoir remporté en 1893 le concours du projet des vitraux de la cathédrale d'Orléans relatant l'épopée de Jeanne d'Arc avec Esprit Gibelin, maître verrier contre le projet présenté par Eugène Grasset et Félix Gaudin, certains critiques ne manquèrent pas de souligner que Jacques Galland aurait bénéficié du parrainage de son beau-père, un certain Charles Gounod !
Artiste parisien renommé, il avait réalisé les trente quatre vitraux de l'escalier de la Tour japonaise du musée d'Extrême-Orient de Bruxelles entre 1901 et 1904. Ferronnerie, médaillons en bronze rappelant la présence de la banque dans les plus grandes villes de France, création d'une mezzanine concourent à nimber le hall d'une lumière dorée rehaussée du noir du fer forgé allié à des touches de vert bronze des plantes et de l'acajou des guichets que la City de Londres ne désavouerait pas. Le pavement de mosaïques est dû aux céramistes Bourdet et Gentil, anciens élèves de l’École des Beaux Arts engagés dans le mouvement Art Nouveau et décorateurs de nombreuses stations des lignes 12 et 13 du métro « Nord-sud » cher à notre arrondissement.
Lors des visites autorisées des Journées du Patrimoine, l'agence centrale de la Société Générale accueille de très nombreux visiteurs attirés par la découverte des coffres-forts auxquels on accède par une porte cylindrique innovation retenue par Jacques Hermant lors d'un voyage qu'il fit aux États-Unis. Il y partit du Havre avec sa femme et leurs deux enfants en souvenir de son père Achille, lui-même architecte fort connu outre-Atlantique. Dans les sous-sols de la banque, point de marbre trop onéreux mais du staff en plâtre à mouler armé de fibres végétales.
Rien n'a changé ou presque à l'intérieur comme à l'extérieur de ce beau bâtiment fleuron de la banque qu'il abrite. Témoignage de l'essor économique de l'arrondissement, ce fut surtout la rencontre de quelques grands artisans, sans doute issus de l'Art Nouveau, mais qui en mélangeant plusieurs courants artistiques dans l'architecture et la décoration, ont mis au service de ce métier en pleine expansion ce qu'on pourrait appeler une architecture bancaire. Séduite et attirée à l'époque par l'émancipation de ce quartier bourgeois où se pressaient gens de lettres, de théâtre et musiciens, l'agence centrale de la Société Générale pourra fêter avec honneur les 100 ans de son installation boulevard Haussmann.
Dominique PIQUEMAL
© D. Piquemal 2010 - © 9e Histoire 2011 - 2014
Dernière modification : 25/02/2014 : 18:23
Catégorie : - Articles-Architecture
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