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Les Pleyel

© D. Piquemal - 2008 © 9e Histoire 2008 - 2014

LES PLEYEL

Pleyel deux syllabes immanquablement associées à l'histoire de la musique! Mais en même temps associées à la vie de deux hommes, Ignace et Camille Pleyel, le père et le fils, compositeurs, interprètes, éditeurs et fondateurs d'une des plus illustres maisons de fabrique de pianos au monde.

Pourquoi les évoquer un 15 avril 2008 au Conservatoire de Musique du 9e arrondissement? Parce que les Pleyel, père et fils ont débuté leur fabuleuse aventure parisienne comme facteurs de piano et organisateurs de concerts, 9/11 rue Cadet puis 20/24 rue de Rochechouart.

Avant d'en arriver là, Ignace le père, né en 1757 à Ruppersthal en Basse-Autriche va se faire remarquer par Joseph Haydn et Jean Baptiste Vanhal dont il fut un brillant élève. Il poursuivra sa formation en Italie puis en 1789 deviendra Maître de Chapelle à la cathédrale de Strasbourg, succédant ainsi à François-Xavier Richter, le grand organiste.

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Ignace Pleyel

Ignace est alors un concertiste réputé mais surtout  un compositeur admiré en particulier par Mozart et Haydn  qui deviendra son fidèle ami. L'Europe n'a pas attendu notre communauté contemporaine pour partager les valeurs montantes musicales ou artistiques: Ignace Pleyel et Haydn font les belles soirées des célèbres concerts Salomon à Londres.

Strasbourg restera pour lui une étape importante de sa vie. En effet, il y devient citoyen français, y côtoie un certain Rouget de Lisle avec qui il composera « L'hymne à la Liberté » et y rencontre Gabrielle Lefebvre, fille d'un ébéniste alsacien qu'il épousera. Ils auront quatre enfants dont Camille, leur fils aîné, futur virtuose et collaborateur de son père.

D'Ignace Pleyel, compositeur, on retiendra, entre autres, son opéra «Iphigénie en Aulide» composé à Naples en 1785. Pendant les quinze dernières années du XVIIIe siècle, il fut un musicien très populaire et très joué. Pris dans la tourmente de la Révolution, il doit d'avoir échappé à la guillotine en composant également entre autre musique révolutionnaire et en prison, un tocsin allégorique... « ça ira... »

Quelque temps plus tard et fortune faite, Pleyel devient éditeur de musique en ouvrant en 1795 une boutique au 13, rue Neuve des Petits Champs. Il élabore également, en collaboration une « Méthode pour piano forte »

Les raisons qui vont le conduire à passer de l'état de compositeur-interprète à celui d'éditeur de musique, puis de facteur de piano sont mal connues. Mais en 1807, les premiers pianos Pleyel sont fabriqués avec un dénommé Charles Lemme, facteur de piano de son état. Cette collaboration ne durera  pas et Pleyel poursuit seul l'aventure, mais les premières années sont très dures. Rossini, par sa générosité, lui permet de faire face pendant sept ans à son principal concurrent Erard.

Même si dès 1813, Ignace Pleyel associe son fils à ses activités commerciales, c'est à partir de 1825 que Camille, par ailleurs brillant concertiste, rejoint totalement son père, âgé, qui se retirera à la campagne avant de mourir à Paris en 1831. Il donne le véritable essor à la Maison Pleyel tant en perfectionnant les pianos  qu'en attirant les plus célèbres artistes de son temps.

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Camille Pleyel

Dans les années 1825-1827, Camille Pleyel fait breveter le « piano unicorde » (une corde par note sur tout ou partie de l'instrument), obtient une médaille d'or à l'exposition universelle et devient le fabricant attitré des pianos à queue de Louis-Philippe, Duc d'Orléans.

Devant le succès croissant de l'entreprise, des terrains sont acquis rue Cadet et rue Rochechouart. C'est en 1830 que  fut aménagée rue Cadet une salle de concert de petite taille, dénommée « salon » ou « salle d'audition et d'essai » où étaient testés les pianos et où se produisirent les célébrités de l'époque.

En 1830,  peu avant la disparition de son père, Camille avait épousé Marie Mocke, concertiste virtuose, « le gracieux Ariel » de Berlioz dont elle avait été la fiancée. En 1832, est organisé le premier concert de Chopin qui restera un ami de toujours et ne jouera plus que sur des pianos Pleyel qu'il fera transporter jusqu'à Valdemosa.

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Marie Pleyel

C'est en 1839 que fut inauguré le « complexe » de la rue Rochechouart puisqu'on y trouvait des ateliers de fabrication, des salons de ventes et d'exposition et une salle de concert de 550 places créant ainsi la plus grande salle de concert privée au monde où se produisent Liszt, César Franck, Saint-Saëns et Manuel de Falla en 1927. En 1855, 350 ouvriers produisaient 1.400 « petits pianos droits » par an.

Camille avait également créé une autre salle rue de Richelieu dans le but d'écouter les instruments. La salle était plus réduite mais élégante avec une bonne hauteur de plafond pour favoriser l'écoute. Camille Pleyel devait décéder le 4 mai de cette même année 1855.

Auguste Wolff, facteur de pianos d'exception, pianiste accompli qui remporta un premier prix de piano en 1839 en même temps que Victor Massé, associé de Camille dés 1853, prendra la direction de la maison, transportera en 1865 les ateliers de fabrication à Saint-Denis et boulevard d'Ornano, en raison du développement retentissant de la maison.

En 1896, on trouve une autre maison de vente à Paris rue Meyerbeer.

C'est en 1924 que la Société Pleyel-Lyon et Compagnie commencera l'édification de la salle de concert de la rue faubourg Saint-Honoré dans le 8e arrondissement, la rue de Rochechouart ne suffisant plus.

Mon propos se limitera à la vie et aux oeuvres des Pleyel père et fils dans le 9e arrondissement. Il y aurait matière à développer plus amplement l'évolution des pianos eux-mêmes dans ce conservatoire où vont se produire quelques uns de ses élèves.

Un livre très documenté aux Editions de la Martinière « Pleyel, une histoire tournée vers l'avenir » d'Arnaud Marion permet d'en retrouver toute la richesse.

Un dernier mot, pour dire qu'Ignace et Camille ont été enterrés dans un autre quartier, un peu loin de celui de leur essor mais digne de leur gloire, dans celui du Père Lachaise.

Que soient tout particulièrement remerciés le directeur et les professeurs du conservatoire d'avoir permis une belle soirée* où se sont mêlés évocations historiques et récital de musique par les élèves du Conservatoire Nadia et Lily Boulanger.

Dominique PIQUEMAL

*Soirée du 15 avril 2008 organisée en partenariat entre le Conservatoire du 9ème Nadia et Lily Boulanger et 9ème Histoire

© D. Piquemal - 2008 © 9e Histoire 2008 - 2014


Date de création : 02/03/2014 • 17:49
Catégorie : - Arts & Métiers
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