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Les Folies Bergère

© E. Fouquet © 9e Histoire - 2014


LES FOLIES BERGÈRE
 

Ce célèbre cabaret de music-hall du 32 rue Richer a connu une forte popularité notamment pendant la Belle Epoque, des années 1890 aux années 1930, symbole des années folles où le cabaret accueillit Joséphine Baker en 1926, « la perle noire » avec sa ceinture en bananes qui mit « le feu aux planches » et chanta la « Tonkiki, la tonkinoise », mais aussi Mistinguett (sa rivale dans un autre genre !), Maurice Chevalier, (qui dansèrent ensemble la valse renversante en s’enroulant dans un tapis !), Yvonne Printemps, et bien d’autres comme Charlie Chaplin, WC Fields et Stan Laurel en 1911, ou plus tard, Charles Trenet, Fernandel !

En 1865, magasin populaire spécialisé dans la literie : « Les colonnes d’Hercule », surnommé « Au sommier élastique » (!) La salle ouvre le 2 mai 1869 sous le nom de « Folies Trévise »  rapidement abandonné (opposition du 3e duc de Mortier Trévise), car alors l'entrée des artistes se trouvait au 35, rue de Trévise (emplacement de l’ancien Hôtel de Talleyrand).

Après la Commune (avec réunions politiques : discours de Michelet !), Sari rachète la salle et ajouta d'abord un promenoir puis  fit aménager un immense jardin d'hiver (le futur Grand Foyer) sur le terrain vague qui se trouvait avant l'entrée de la salle. Renommée «Folies Bergère » le 13 septembre 1872, Manet y peindra en 1881 l'un des plus célèbres tableaux impressionnistes: « Le Bar des Folies Bergère » (pas conforme à la réalité du lieu !).

Origine du nom : les folies sont au XVIIIe des maisons de divertissement, puis au XIXe aussi des lieux de spectacle. Au lieu de s’appeler « Folies Richer ou Geoffroy Marie » (nom de rues mais aussi de personnes), il prend par précaution le nom de  'FOLIES BERGÈRE' qui s'écrit sans 'S' à Bergère puisqu'il s'agit des folies de la rue Bergère et non pas des folies de plusieurs bergères !

Premier grand music-hall ouvert à Paris, spécialisé dans les variétés à grand spectacle, sur le modèle de l'Alhambra de Londres, on y donne des revues, des opérettes, des opéras comiques, des chansons populaires, des spectacles d’acrobatie. Pendant le spectacle, formule hybride, on pouvait aller et venir librement, s'asseoir à des tables, boire et fumer…ou folâtrer avec les « cocottes », comme le décrira Maupassant dans « Bel Ami » ou Zola dans « Nana ».

Le jardin, avec ses galeries du haut, ses arcades découpées en de grossières guipures de bois, avec ses losanges pleins, ses trèfles évidés, teints d'ocre rouge et or, son plafond d'étoffe à pompons et à glands, rayé de grenat et de bis, ses fausses fontaines Louvois, avec trois femmes adossées entre deux énormes soucoupes de simili bronze plantées au milieu de touffes vertes, ses allées tapissées de tables, de divans de jonc, de chaises et de comptoirs tenus par des femmes amplement grimées, ressemble tout à la fois au bouillon de la rue Montesquieu et à un bazar algérien ou turc.... Ce théâtre, avec sa salle de spectacle dont le rouge flétri et l'or crasse jurent auprès du luxe tout battant neuf du faux jardin, est le seul endroit de Paris qui pue aussi délicieusement le maquillage des tendresses payées et les abois des corruptions qui se lassent."  (Joris-Karl Huysmans - Croquis parisiens - 1880)

Dès la fin du XIXe, les spectacles tournent autour de la femme avec des ballets pantomimes et l’arrivée des « girls ».

A partir de 1918, sous la direction de Paul Derval, et pendant près de 50 ans, Les « Folies Bergère » vont connaitre une renommée internationale avec ses fameuses revues toutes appelées « folies », avec des titres en 13 lettres : « J’aime à la Folie », « Féeries en Folie », « La Grande Folie »… « Ah, ces femmes nues, dira-t-il, si je m'avisais de les supprimer, je n'aurais plus qu'à fermer la boutique... ».

Colette  participera même à une de ces revues ! Josephine Baker y donnera sa dernière représentation en 1949 à 43 ans !  

Il agrandit la salle en 1926 avec un nouveau balcon, qui passe à 1.679 places et le grand foyer orné de candélabres.

Sa belle façade de 1929, œuvre du sculpteur Pico, typiquement Art Déco, est classée à l’Inventaire des Monuments Historiques (restaurée à la feuille d’or en 2011).

En 1974, une ancienne «mannequin habillée» des « Folies Bergère », Hélène Martini, déjà propriétaire de nombreuses salles à Paris, en prend la direction et après rénovation, perpétuera la tradition pour illustrer la devise inscrite sur la façade du « Plus Célèbre Music-Hall du Monde », jusqu’en 1993 avec les "Folies ", puis avec des spectacles à grand succès comme « Fame », « les années Twist » ou encore « Cabaret » et « Zorro », ces dernières années. Jean Marais y jouera (avec Bernadette Lafont) son dernier spectacle dans « l’Arlésienne » en 1997.

En 2011, après quelques années de programmations intermittentes et au cours desquelles l’établissement se dégrade malheureusement, le groupe Lagardère rachète la salle et entreprend sous la direction de Jean-Marc Dumontet, d’importants travaux de rénovation avec ravalement de la façade classée, toiture et mise aux normes générale.  Il rachète aussi aux enchères un certain nombre de costumes des revues et spectacles, qu’il fait exposer dans le Foyer.

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© E. Fouquet © 9e Histoire - 2014


Date de création : 07/03/2014 • 19:08
Catégorie : - Architecture
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