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Le marquis de La Fayette

Le marquis de La Fayette et son action

en France après l’épopée américaine.

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Mardi 11 octobre 2022, une assistance de près de 70 personnes s’est déplacée pour la conférence de Jean Rouffignac, administrateur du Cercle des amis de La Fayette et lui-même époux d‘une descendante du jeune héros de l’indépendance américaine.   

En vérité, Gilbert du Motier, marquis de Lafayette (1757-1834) n’a pas eu d’attaches particulières avec notre arrondissement, autres que son nom donné à une station de métro ainsi qu’à une des plus longues rues de Paris traversant le 9e ! L’objet de cette conférence n’était pas non plus d’évoquer son action lors de ses séjours américains dès 1777, mais plutôt de traiter de son rôle lors de son retour en France à partir de 1785, alors âgé de seulement vingt-huit ans.   

 

Durant ses diverses campagnes en Amérique du Nord pour aider à l’indépendance de ce qui allait devenir les Etats-Unis, le jeune capitaine allait adopter un certain nombre d’idées auxquelles il restera fidèle sa vie durant, notamment par le contact de George Washington dont il aura été très proche.

Jean Rouffignac cite d’entrée le refus de l’esclavagisme, pratique connue en effet de lui lors de son séjour américain. Devenu membre de la société des Amis des noirs, il avait d’ailleurs acheté, dès son retour, deux plantations en Guyane pour y mener des expériences d’intégration, interrompues par la Révolution française. Jean Rouffignac nous confie d’ailleurs que peu de temps avant sa mort en 1834, il écrira encore une dernière lettre pour la défense de la condition noire.

L’autre idée-force évoquée est l’amour de La Fayette pour la liberté. Son rejet de la monarchie de droit divin l’avait fait entrer dès 1787 à l’Assemblée des notables réunie à Versailles pour tenter de rééquilibrer le pouvoir, où il travaille à cette occasion avec le comte d’Artois, qui deviendra plus tard Charles X dont il sera un opposant ! Il y vote ainsi la suppression de la gabelle et des lettres de cachet conduisant à l’enfermement.

Membre des Etats généraux réunis en mai 1789, comme député de la noblesse, transformés peu après en Assemblée nationale constituante, il est l’un des rédacteurs de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen en juillet 1789, (inspirée elle-même de la Déclaration d’indépendance des Etats-Unis), projet qui ne sera d’ailleurs pas retenu initialement par cette Assemblée constituante. 

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Parmi toutes les idées que voulait voir émerger le jeune La Fayette, notre conférencier insiste également sur le devoir impérieux du député d’aider les plus faibles et les plus démunis qu’il essaiera de défendre à l’Assemblée constituante. Il prônait également la nécessité du développement économique et commercial, en défendant la réduction des dépenses étatiques, quoique non spécialiste de ces questions !

Auréolé de ses victoires militaires américaines, il va surtout être nommé commandant de la Garde nationale après les événements du 14 juillet 1789, qui le conduit à faire détruire la Bastille. Il organise alors rapidement le recrutement de près de 50 000 hommes chargés de la sécurité nationale en s’appuyant sur certains officiers ayant servi avec lui en Amérique. Grâce à lui, un certain nombre d’exactions pourront être ainsi évitées, mais adversaire du désordre, il fait aussi arrêter beaucoup d’émeutiers durant cette période. 

Son fait d‘armes reste à ce moment son opposition au Duc d’Orléans (Philippe Egalité), pourtant franc-maçon comme lui, qui voulait faire ramener Louis XVI à Paris pour le faire juger. La Fayette fait ainsi garder les ponts et calme la foule comme l’assure notre conférencier.

Redevenu clairement monarchiste, il aurait même conseillé au roi d’aller se réfugier à Rambouillet, sans succès. Le 14 juillet 1790, c’est le grand organisateur de la fête de la Fédération où il montre encore son attachement à Louis XVI. A partir de cette date, le commandant de la Garde nationale devient ainsi de moins en moins populaire, en s’opposant à Marat et Danton qui le traitent d’« apprenti dictateur », Paris se couvrant alors d’affiches hostiles le dénonçant. La Fayette réprime d’ailleurs une manifestation d’émeutiers voulant s’emparer du château de Vincennes en février 1791. Il tente aussi de minimiser l’importance de la fuite du roi à Varennes en juin de la même année. Lors d’une manifestation au Champ de Mars, la Garde nationale ayant ouvert le feu contre des centaines de manifestants, il va s’opposer toutefois à l’usage de l’artillerie, comme le souligne Jean Rouffignac pour le dédouaner.   

A l’occasion de la promulgation de la Constitution par le roi en septembre 1791, lui-même ne siégeant plus à l’Assemblée, il décide alors de quitter sa fonction de commandant de la Garde nationale pour s’occuper davantage de ses propres affaires.

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Mais la guerre menaçant aux frontières, La Fayette rappelé en tant que lieutenant général de l’armée du Centre qu’il tente d’organiser, va connaitre une succession de défaites début 1792 contre l’armée autrichienne.

De retour à Paris, il cherche à défendre le roi de plus en plus contesté et ses démarches en ce sens le font apparaître comme « traitre à la nation » par les Jacobins. En aout cherchant à fuir, il est arrêté par les prussiens et restera emprisonné cinq ans en Autriche, dans des conditions d’ailleurs très dures les deux premières années. C’est l’intervention du général Bonaparte, auréolé de ses victoires en Italie, qui va le faire sortir de prison en 1797 et l’exiler en Hollande.

En 1799, peu après le 18 Brumaire qui élève Napoléon Bonaparte au rang de Premier Consul, La Fayette rentre alors en France mais se montre assez vite hostile aux orientations du nouveau régime en condamnant notamment l’assassinat du duc d’Enghien juste avant l’accession de Napoléon au titre d’empereur en 1804, qui pousse encore davantage La Fayette à se retirer sur ses terres de la Brie. Malgré des tentatives de réconciliation, il demeure alors loin de la politique.

Au moment des Cent jours marquant le retour de Napoléon au pouvoir et après un ralliement plutôt timide aux Bourbons en participant à la déchéance de l’empereur en 1814, il se fait alors élire comme député et poussera à nouveau celui-ci à abdiquer.

Lors de la Restauration, habitant rue d’Anjou et redevenu député en 1818, La Fayette va s’opposer au régime de Louis XVIII à qui il reproche de réduire les libertés du peuple, sans que notre conférencier s’étende beaucoup sur cette période qui voit La Fayette être mêlé de près ou de loin à divers complots et mouvements d’opposition contre Louis XVIII puis Charles X.

Agé de 73 ans, il va surtout participer aux journées des Trois Glorieuses en juillet 1830, qui vont voir l’arrivée de Louis-Philippe au pouvoir. Jean Rouffignac rappelle que c’est le banquier Jacque Laffitte, futur président du Conseil, qui va insister pour que La Fayette prenne le commandement à nouveau de la Garde nationale, force qui va compter dans la chute de Charles X. Il crée d’ailleurs à cette occasion la cocarde et le drapeau tricolore ! Il va s’opposer cependant ensuite à la politique de Louis-Philippe et soutenir également des soulèvements populaires à l’étranger, avant de s’éteindre en 1834.

Notre conférencier ne s’est toutefois pas attardé véritablement sur cette dernière période ayant préféré davantage évoquer le rôle de La Fayette lors de la période de la Révolution française.

L’assistance présente a pu aussi constater l’excellente connaissance de la vie et l’œuvre de ce personnage de l’histoire, que Jean Rouffignac, en digne représentant des amis du marquis, a pu évoquer avec passion (et sans recourir à ses notes !), y compris pendant les conversations qui se sont poursuivies durant notre traditionnel verre de l’amitié.  

Jean Rouffignac

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Date de création : 17/10/2022 • 13:56
Catégorie : - Concerts du 9e
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