Le Jockey Club
© F. Robert 2014 © 9e Histoire 2014
LE JOCKEY CLUB
Un anglais, Thomas Bryon, publie en 1827 un « Manuel sur les courses à l’usage des dandys parisiens incompétents » qui se retrouvaient dans le jardin de Tivoli (entre la rue Blanche et la rue de Clichy) pour tirer aux pigeons.
L’idée est de s’associer en vue d’organiser et développer des courses de chevaux et en 1833 est fondée « La Société d’encouragement pour l’amélioration et le perfectionnement des races de chevaux en France ». Cette société est constituée de douze fondateurs, dont Lord Seymour, le comte Demidoff (époux de la princesse Mathilde), le prince de la Moskova (aîné des trois fils du Maréchal Ney) et Charles Laffitte.
Le succès est mitigé, d’où l’idée d’organiser parallèlement un club à l’anglaise ; ce sera le « Jockey Club » et pour y être admis, il faut aussi faire partie de la Société d’encouragement.
E. Degas - Chevaux de course devant les stands © RMN-Grand Palais
La première implantation se trouve au coin de la rue du Helder et du boulevard des Italiens, puis en 1836 au coin de la rue Grange Batelière, dont une partie est devenue depuis rue Drouot, et du boulevard des Italiens.
Les membres jouent de grosses sommes d’argent, organisent des soirées très gaies, vont à l’Opéra Le Peletier, y lancent le chahut depuis leurs places réservées dans la « loge infernale ». Il est également de bon ton de parier qu’on entrerait dans les locaux du club à cheval…
Ils demandent au Duc d’Aumale de leur aménager un champ de courses sur les terres de son château de Chantilly. C’est ainsi qu’est créé le Prix du Jockey Club en 1835.
Eugène Sue a longtemps fait partie de ce club très sélect. Après une première délicatesse en 1837, on l’a considéré comme démissionnaire et rayé son nom de la liste des membres en raison de ses écrits et de ses opinions « socialistes » qui convenaient bien peu à l’atmosphère du club !
On a lu à l’époque dans la presse « On ne tarda pas à le regretter, Eugène Sue était sans doute plus acceptable à cette époque que plus tard, lorsque l’énorme succès des « Mystères de Paris » et du « Juif Errant » lui eut tourné la tête ».
D’autres implantations se succéderont : 50, rue de Gramont et 2, rue Scribe.
Actuellement les locaux du Jockey Club se situent 2, rue Rabelais dans le 8e.
Françoise ROBERT
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