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Exode 1940 - le 18/10/2020 • 17:10 par HTa

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Exode - © Musée de la Libération - Le Parisien.
 


1940 Les Parisiens dans l’Exode
 


Autrefois installé au-dessus de la gare Montparnasse, le Musée de la Libération-Musée du général Leclerc- Musée Jean Moulin, a été transféré après quatre ans et demi de travaux dans un des deux pavillons Ledoux situés à Denfert-Rochereau. Ce nouveau musée a été inauguré symboliquement le 25 août 2019 pour célébrer le 75e anniversaire de la Libération de Paris.
 

Le concepteur de ce bâtiment, Claude-Nicolas Ledoux (1736-1806), avait été nommé architecte de la Ferme Générale et chargé de réaliser, autour de Paris, une enceinte de 24 km percée d’une cinquantaine de barrières où on percevait des taxes sur les marchandises entrant dans la ville. De ces barrières, il ne reste aujourd’hui que les rotondes de la Villette et du parc Monceau, les deux pavillons à Denfert-Rochereau et ceux de la barrière du Trône à la Nation.
 


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A.F. Callet - Nicolas Ledoux, architecte, et sa fille Adelaïde  -  © Musée Carnavalet
 


Les deux pavillons rectangulaires de quatre étages de la barrière d’Enfer étaient ornés de frises réalisées par le sculpteur Jean-Guillaume Moitte, grand Prix de Rome en 1768. Après avoir servi de barrières d’octroi, ils abritèrent, à partir de 1867, des services municipaux (voie publique de la Ville de Paris, inspection générale des carrières, laboratoire d’essais des matériaux …)
Peu avant la seconde Guerre Mondiale et en anticipation des sombres journées à venir, un abri de défense passive avait été installé dans le sous-sol des pavillons pour permettre aux services techniques de la Ville de Paris de continuer à fonctionner en cas de guerre. Ce fut le pavillon ouest qui fut retenu pour y installer le musée car c’est dans son abri souterrain que le chef de l’Etat-Major des FFI de la région parisienne,
le colonel Rol-Tanguy (1908-2002), avait établi son poste de commandement du 20 au 28 août 1944.
 


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Barrière sur la route d'Orléans - © Musée Carnavalet.
 

Au rez-de-chaussée du musée, un espace est dédié à l’exposition permanente ; à l’étage, un autre est occupé par les expositions temporaires (actuellement, cette exposition sur l’exode des Parisiens en 1940) ; enfin, au sous-sol, on peut voir le PC du colonel Rol-Tanguy.

L’exposition permanente retrace les événements de l’entre-deux-guerres, ceux qui ont mené à la seconde Guerre Mondiale puis aborde la période d’Occupation, la guerre elle-même, la Résistance et la Libération de Paris, de la France et de l’ensemble des territoires français.

Dans la première salle, un hommage est rendu à deux personnalités qui ont marqué cette époque, Jean Moulin (1899-1943) et Philippe de Hautecloque, mieux connu sous le nom de général Leclerc (1902-1947). Toute une série de documents (articles de presse, photos, lettres personnelles, objets) exposés ici nous les rendent plus proches, plus familiers et illustrent bien ce qui les différenciait (origines, parcours) et ce qui les rapprochait (un même idéal, une même foi).
 


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           Portrait de Jean Moulin - © Studio Harcourt 1937                                                                     Portrait du Général Leclerc  -  © Fondation Mal Leclerc de Hauteclocque
 


Dans l’auditorium du rez-de-chaussée, un autre hommage est rendu à Cécile Rol-Tanguy (1919-2020), épouse du colonel Tanguy, décédée en 2020. Grande résistante, elle fut aux côtés de son mari tout au long de la guerre, lui servant d’agent de liaison, transcrivant les appels et les courriers clandestins pendant la semaine de la Libération de Paris.
 


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Portrait du Colonel Rol -Tanguy  -  © L'Humanité.
 


L’exposition temporaire située à l’étage et intitulée « 1940- Les Parisiens dans l’Exode » permet de mesurer l’inquiétude des Parisiens dès 1939, puisque déjà un certain nombre d’enfants avaient été évacués vers la province pour les protéger d’éventuels bombardements sur la capitale. Une période d’accalmie avait suivi la déclaration de guerre des Français et des Britanniques à l’Allemagne le 3 septembre 1939. Mais lors des premiers bombardements qui touchèrent la capitale le 3 juin 1940 la panique gagna la population parisienne dont deux tiers prirent le chemin de l’exode (soit 2.000.000 de personnes) rejoignant les 6.000.000 de Belges, Luxembourgeois et Néerlandais, déjà sur les routes françaises pour échapper à l’avance des armées allemandes.

Des photos, des films et des dessins d’enfants nous les montrent sur les routes, en voiture, à bicyclette, tirant des carioles, poussant des brouettes remplies d’affaires de première nécessité, dans un total chaos ; certains cherchaient à rejoindre de la famille, d’autres une résidence secondaire, d’autres enfin fuyaient sans but précis. En chemin, on les voit traverser des villes dont les autorités étaient mal préparées à recevoir un tel afflux de personnes et à leur venir en aide en leur fournissant de la nourriture et un toit provisoire.
 


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L'exode le 13 juin 1940 sur la route de Fontainebleau. Travail de l'élève Régine Laurensou - © Le Parisien - Musée de la Libération.
 

Pendant cet exode, certaines familles à pied, avaient confié leurs enfants à des personnes motorisées, sans laisser d’adresse ; au moment du retour sur Paris, 90.000 enfants furent portés « manquants ».

Après dix jours d’errance, le remplacement du président du conseil, Paul Reynaud, par le maréchal Pétain et la signature de l’Armistice entre la France et l’Allemagne (Paris étant désormais en zone occupée), la plupart des Parisiens regagnèrent la capitale, croyant à une paix durable.

A la fin de l’exposition, les commissaires dressent un parallèle entre l’exode des Parisiens en juin 1940 et celui de mars/avril 2020, jetant des milliers de Parisiens fuyant le virus, sur les routes pour chercher refuge chez leurs proches ou dans des résidences secondaires.
 


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Le nouveau musée de la Libération - © Les Echos.
 



Hélène TANNENBAUM
 

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Musée de la Libération

4, avenue du colonel Henri Rol-Tanguy
75014 Paris

Ouvert tous les jours sauf lundi
de 10 h à 18 h.
 

jusqu'au 13 décembre2020.
 

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